Surtout avec ce qui vient de se passer avec Microsoft, la startup vient de rentrer dans l’histoire !
Mais avant tout, faisons connaissance avec cet outil d’Intelligence Artificielle qui était jusque-là inconnu du grand public.
Eh oui, on l’attendait, la réponse française à ChatGPT, l’outil dont on ne sait plus taire le nom depuis son lancement public en novembre 2022.
Voyons ensemble la genèse de cette startup IA qui va bouleverser le monde dans les prochaines semaines.
Et qui sait, peut-être détrôner le maitre ?
Spécialisée dans le développement de l’intelligence artificielle (IA), Mistral AI, est cofondée par trois experts français de l’IA.
Formés à l’École Polytechnique et à l’École Normale Supérieure, les fondateurs de Mistral AI ont fait leurs armes auprès des géants technologiques américains avant de revenir à Paris :
« Les fondateurs ont passé près de deux décennies combinées à travailler dans l’IA et le machine learning chez Meta et DeepMind de Google, apportant une expertise rare dans la construction de grands modèles de langage. »
Avec 15 k€ de capital au démarrage, les 3 cofondateurs se partagent chacun 31,8% des parts de la société, laissant 4,6% aux premiers actionnaires.
Pour encadrer les débuts prometteurs de l’entreprise, Mistral AI a invité des personnalités marquantes du digital à rejoindre son capital :
Cet engagement, bien que symbolique en termes financiers, a prouvé sa valeur significative au fil de la croissance rapide de Mistral AI, illustrant l’importance des partenariats stratégiques dans le secteur dynamique de l’intelligence artificielle.
L’objectif ? Créer un concurrent européen dans l’intelligence artificielle, capable de rivaliser avec les géants américains.
Selon TechCrunch, Mistral AI a levé 113 millions de dollars (105 millions d’euros) lors de son tour de seed, avec une valorisation de 260 millions de dollars, renforçant ainsi son ambition de devenir un acteur majeur de l’IA en Europe.
Ce premier tour de table, réalisé mi-juin, a été mené par le fonds californien Lightspeed Venture Partners, avec le soutien de personnalités telles que Xavier Niel (Iliad), Rodolphe Saadé (CMA CGM), et Eric Schmidt, ancien CEO de Google. Des investisseurs européens, dont la BPI, ont également contribué, soulignant la proximité de Mistral AI avec l’industrie technologique globale.
À l’issue de cette levée, les investisseurs ont acquis 43,75 % du capital, laissant aux cofondateurs une majorité théorique de 56,25 %.
La volonté d’indépendance de Mistral AI s’est vue renforcée par le soutien de la sphère politique française. En effet, lors de cette première levée de fonds, Emmanuel Macron a exprimé son désir de positionner la France comme un « champion » dans le domaine de l’intelligence artificielle.
« Cette déclaration du président de la République témoigne de l’alignement des ambitions de Mistral AI avec les objectifs stratégiques nationaux, soulignant l’importance accordée à la souveraineté technologique et culturelle. »
La startup, comptant désormais 22 salariés, annonce un tour de financement de 385 M€ mené par le fonds Andreessen Horowitz, avec la participation de Salesforce, Nvidia, et BNP Paribas. Cette levée valorise Mistral AI à 1,86 milliards d’euros, faisant entrer l’entreprise dans le cercle restreint des licornes.
Les nouveaux investisseurs détiennent désormais 20,7 % du capital, reflétant une valorisation pré-money de 1,48 md€, soit une multiplication par 6,15 en seulement 6 mois. Cette opération est moins dilutive que la précédente, attestant de la croissance rapide et de la solidité financière de Mistral AI.
Les fondateurs conservent 44,6 % des droits de vote, une position forte qui témoigne de leur engagement et de leur vision pour l’avenir de Mistral AI dans l’écosystème global de l’intelligence artificielle.
Elle devient ainsi la deuxième start-up européenne d’IA à avoir levé autant de fonds, après Aleph Alpha, une entreprise allemande, qui a levé 500 millions d’euros en novembre.
L’annonce du deuxième tour de financement de Mistral AI est survenue deux jours après que les États de l’Union Européenne ont trouvé un accord sur la première réglementation jamais établie sur l’utilisation de l’intelligence artificielle.
La France et l’Allemagne ont fortement insisté pour que le désir de l’UE de réglementer trop rapidement les systèmes d’intelligence artificielle ne freine pas les initiatives des jeunes entreprises européennes dans le secteur.
En réponse à la récente levée de fonds, certains actionnaires, y compris Cédric O, ont cédé une partie de leurs actions, une démarche stratégique permettant d’intégrer de nouveaux investisseurs tout en restant engagés activement dans le développement de l’entreprise.
En février 2024, Mistral AI a marqué un tournant significatif dans son histoire. La startup française, reconnue pour sa défense de l’open source et son ambition de devenir un champion européen indépendant dans le domaine de l’intelligence artificielle, a dévoilé son partenariat exclusif avec Microsoft. Cette collaboration, tout en permettant à Mistral AI de prouver sa capacité à rivaliser avec les plus grands noms de l’IA mondiale tels qu’OpenAI et Google, a également soulevé une vague de controverses.
Mistral AI a développé son modèle de langage le plus avancé, Mistral Large, en mode fermé, s’éloignant de sa précédente approche ouverte. L’entrée symbolique de Microsoft dans le capital de Mistral AI, par un investissement de 15 millions d’euros, a été perçue comme une remise en question de l’indépendance technologique européenne.
L’Union européenne, ayant récemment assisté à un lobbying intense de la part de Mistral AI pour influencer la régulation de l’IA, se retrouve désormais face à une réalité inconfortable. Malgré les efforts de la France et de l’Allemagne pour promouvoir une réglementation favorisant l’innovation, le partenariat de Mistral AI avec Microsoft souligne la dominance américaine dans le secteur de l’IA.
Le virage de Mistral AI vers un modèle fermé et son alliance avec Microsoft ont été critiqués comme une trahison des principes européens d’ouverture et de transparence. Cette décision stratégique a également mis en lumière les difficultés de maintenir une souveraineté numérique européenne face à la puissance des géants technologiques américains.
Les réactions à Bruxelles et dans les cercles du Parlement européen ont été particulièrement vives, certains appelant à une enquête sur les campagnes d’influence de Mistral AI et ses liens avec Microsoft. Le rôle de Cédric O, ancien secrétaire d’État au Numérique et désormais lobbyiste pour Mistral, soulève également des questions.
Avec ce partenariat, Mistral AI semble renoncer à l’idéal d’une intelligence artificielle européenne indépendante et ouverte, se rapprochant davantage du modèle commercial et fermé qui a propulsé OpenAI à la tête de l’industrie. Cette évolution stratégique, bien que potentiellement bénéfique d’un point de vue économique, remet en question la vision d’une IA européenne basée sur le partage, la sécurité et la transparence.
Malgré les critiques, certains observateurs reconnaissent que le virage de Mistral AI peut être justifié économiquement, offrant à la startup un accès privilégié à un marché mondial et la puissance commerciale d’un géant technologique. Toutefois, ce choix stratégique souligne la difficulté de concilier les ambitions de souveraineté technologique européenne avec les réalités du marché mondial de l’IA.
Selon Bloomberg, Mistral AI a franchi un nouveau cap en juin 2024 avec une levée de fonds spectaculaire de 600 millions d’euros (640 millions de dollars), propulsant sa valorisation à 5,8 milliards d’euros.
Cette méga-levée, qui confirme le statut de Mistral AI comme l’une des startups IA européennes les plus prometteuses, a attiré un panel impressionnant d’investisseurs stratégiques :
« Cette injection massive de capitaux intervient à un moment crucial où Mistral AI accélère son expansion internationale, notamment aux États-Unis, et renforce ses capacités de calcul pour rivaliser directement avec OpenAI. »
En moins d’un an et demi, Mistral AI est passée d’une startup naissante à une entreprise valorisée à près de 6 milliards d’euros, soit une multiplication par plus de 20 depuis sa première levée de fonds. Cette trajectoire exceptionnelle témoigne de la confiance des investisseurs dans la technologie et la vision de l’équipe fondatrice.
La société emploie désormais 276 personnes et génère des revenus substantiels, positionnant Mistral AI comme un acteur majeur du marché global de l’IA générative.
Malgré ces succès impressionnants, Mistral AI fait face à plusieurs défis :
L’année 2025 marque un tournant décisif pour Mistral AI qui consolide sa position de leader européen de l’IA avec des avancées technologiques majeures et une expansion commerciale significative.
Mistral AI a lancé une série de modèles révolutionnaires qui démontrent sa capacité d’innovation :
2025 voit également Mistral AI conquérir le marché enterprise avec des solutions sophistiquées :
Cette expansion s’accompagne de l’ouverture de bureaux aux États-Unis et de nouveaux partenariats avec des entreprises Fortune 500, tout en maintenant l’intégration dans l’écosystème Azure de Microsoft.
Selon Forbes, avec des revenus atteignant 60 millions de dollars en 2025, Mistral AI confirme sa capacité à transformer l’excellence technique en succès commercial. L’entreprise se positionne désormais comme l’alternative européenne de référence à OpenAI, avec un avantage clé : des modèles plus efficaces nécessitant moins de ressources computationnelles.
L’entrée en vigueur de l’AI Act en 2025 transforme paradoxalement ce qui était perçu comme une contrainte en avantage compétitif. Mistral AI, ayant anticipé ces régulations, se positionne comme le modèle de conformité européenne, attirant les entreprises soucieuses de respecter le cadre réglementaire tout en bénéficiant d’une IA de pointe.
Mistral AI a trouvé l’équilibre entre sa mission open source originelle et ses impératifs commerciaux :
« Cette approche hybride permet à Mistral AI de rester fidèle à ses valeurs tout en assurant sa pérennité financière. »
En 2025, l’histoire de Mistral AI illustre brillamment qu’il est possible de créer un champion technologique européen capable de rivaliser au niveau mondial. Avec une valorisation approchant les 6 milliards d’euros, des revenus en forte croissance et une suite complète de produits allant des modèles open source aux solutions enterprise sophistiquées, la startup française a su naviguer entre les exigences réglementaires européennes et les ambitions commerciales mondiales.
L’entreprise prouve qu’il est possible de concilier innovation, souveraineté technologique et succès commercial. Dans un contexte où l’IA générative redéfinit l’économie numérique mondiale, Mistral AI offre une alternative crédible aux géants américains tout en préservant une approche éthique et transparente de l’IA.
La France, fière de son nouveau champion mondial de l’IA, dispose désormais d’un acteur capable de peser dans les débats sur l’avenir de l’intelligence artificielle. L’histoire de Mistral AI n’est qu’à ses débuts, mais elle s’annonce déjà comme l’une des plus fascinantes de la tech européenne, prouvant que l’Europe peut non seulement participer à la révolution de l’IA, mais aussi en définir les règles du jeu.
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