Mistral AI, le nouveau chatbot du moment, dont tout le monde parle.
Surtout avec ce qui vient de se passer avec Microsoft 😱, la startup vient de rentrer dans l’histoire !
Mais avant tout, faisons connaissance avec cet outil d’Intelligence Artificielle qui était jusque-là inconnu du grand public.
Mistral AI, une licorne 100% Française 🇫🇷
Eh oui, on l’attendait, la réponse française à ChatGPT, l’outil dont on ne sait plus taire le nom depuis son lancement public en novembre 2022.
Voyons ensemble la genèse de cette startup IA qui va bouleverser le monde dans les prochaines semaines.
Et qui sait, peut-être détrôner le maitre ?
Avril 2023 : le naissance 🐣
Spécialisée dans le développement de l’intelligence artificielle (IA), Mistral AI, est cofondée par trois experts français de l’IA.
Formés à l’École Polytechnique et à l’École Normale Supérieure, les fondateurs de Mistral AI ont fait leurs armes auprès des géants technologiques américains avant de revenir à Paris :
- Arthur Mensch, PDG de Mistral AI, âgé de 31 ans, a passé près de trois ans chez DeepMind, le laboratoire d’IA de Google.
- Guillaume Lample, directeur scientifique de Mistral, est l’un des créateurs du modèle de langage LLaMA dévoilé par Meta, la société mère de Facebook, en février.
- Timothée Lacroix, directeur technique de Mistral AI, était chercheur chez Meta.
Avec 15 k€ de capital au démarrage, les 3 cofondateurs se partagent chacun 31,8% des parts de la société, laissant 4.6% aux premiers actionnaires.
Pour encadrer les débuts prometteurs de l’entreprise, Mistral AI a invité des personnalités marquantes du digital à rejoindre son capital :
- Jean-Charles Samuelian et Charles Gorintin, cofondateurs de l’assurtech Alan, ont chacun pris une part de 1,15% du capital initial de Mistral AI, mettant en lumière la confiance des entrepreneurs établis dans le potentiel de l’entreprise.
- Alan Tech, l’entité derrière Alan, s’est également engagée en tant que souscripteur, renforçant le socle financier de Mistral AI dès son lancement.
- Un ajout significatif à ce cercle d’investisseurs est Cédric O, via sa société de conseil Nopeunteo. Ancien secrétaire d’État chargé du Numérique, il a endossé le rôle de « conseiller-fondateur » pour Mistral AI. Son investissement initial de 176 euros pour 17 610 actions (à 0,01 cent d’euro par action) a connu une valorisation exponentielle, soulignant l’ascension fulgurante de Mistral AI dans l’écosystème de l’IA.
Cet engagement, bien que symbolique en termes financiers, a prouvé sa valeur significative au fil de la croissance rapide de Mistral AI, illustrant l’importance des partenariats stratégiques dans le secteur dynamique de l’intelligence artificielle.
🎯 L’objectif ? Créer un concurrent européen dans l’intelligence artificielle, capable de rivaliser avec les géants américains.
Juin 2023 : le coup d’accélérateur 🚣🏻♀️
Mistral AI lève 105 millions de dollars, renforçant ainsi son ambition de devenir un acteur majeur de l’IA en Europe.
Ce premier tour de table, réalisé mi-juin, a été mené par le fonds californien Lightspeed Venture Partners, avec le soutien de personnalités telles que Xavier Niel (Iliad), Rodolphe Saadé (CMA CGM), et Eric Schmidt, ancien CEO de Google. Des investisseurs européens, dont la BPI, ont également contribué, soulignant la proximité de Mistral AI avec l’industrie technologique globale.
À l’issue de cette levée, les investisseurs ont acquis 43,75 % du capital, laissant aux cofondateurs une majorité théorique de 56,25 %.
La volonté d’indépendance de Mistral AI s’est vue renforcée par le soutien de la sphère politique française. En effet, lors de cette première levée de fonds, Emmanuel Macron a exprimé son désir de positionner la France comme un « champion » dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Cette déclaration du président de la République témoigne de l’alignement des ambitions de Mistral AI avec les objectifs stratégiques nationaux, soulignant l’importance accordée à la souveraineté technologique et culturelle.
Décembre 2023 : l’envol ✈️
La startup, comptant désormais 22 salariés, annonce un tour de financement de 385 M€ mené par le fonds Andreessen Horowitz, avec la participation de Salesforce, Nvidia, et BNP Paribas. Cette levée valorise Mistral AI à 1,86 milliards d’euros, faisant entrer l’entreprise dans le cercle restreint des licornes. Les nouveaux investisseurs détiennent désormais 20,7 % du capital, reflétant une valorisation pré-money de 1,48 md€, soit une multiplication par 6,15 en seulement 6 mois. Cette opération est moins dilutive que la précédente, attestant de la croissance rapide et de la solidité financière de Mistral AI.
Les fondateurs conservent 44,6 % des droits de vote, une position forte qui témoigne de leur engagement et de leur vision pour l’avenir de Mistral AI dans l’écosystème global de l’intelligence artificielle.
Elle devient ainsi la deuxième start-up européenne d’IA à avoir levé autant de fonds, après Aleph Alpha, une entreprise allemande, qui a levé 500 millions d’euros en novembre.
L’annonce du deuxième tour de financement de Mistral AI est survenue deux jours après que les États de l’Union Européenne ont trouvé un accord sur la première réglementation jamais établie sur l’utilisation de l’intelligence artificielle.
La France et l’Allemagne ont fortement insisté pour que le désir de l’UE de réglementer trop rapidement les systèmes d’intelligence artificielle ne freine pas les initiatives des jeunes entreprises européennes dans le secteur.
En réponse à la récente levée de fonds, certains actionnaires, y compris Cédric O, ont cédé une partie de leurs actions, une démarche stratégique permettant d’intégrer de nouveaux investisseurs tout en restant engagés activement dans le développement de l’entreprise.
Cette action reflète la confiance continue dans la direction et les ambitions de Mistral AI, ainsi que la volonté de soutenir son expansion et son innovation dans un marché global compétitif.
Février 2024 : l’alliance controversée 🤝
En février 2024, Mistral AI a marqué un tournant significatif dans son histoire. La startup française, reconnue pour sa défense de l’open source et son ambition de devenir un champion européen indépendant dans le domaine de l’intelligence artificielle, a dévoilé son partenariat exclusif avec Microsoft. Cette collaboration, tout en permettant à Mistral AI de prouver sa capacité à rivaliser avec les plus grands noms de l’IA mondiale tels qu’OpenAI et Google, a également soulevé une vague de controverses.
Mistral AI a développé son modèle de langage le plus avancé, Mistral Large, en mode fermé, s’éloignant de sa précédente approche ouverte. L’entrée symbolique de Microsoft dans le capital de Mistral AI, par un investissement de 15 millions d’euros, a été perçue comme une remise en question de l’indépendance technologique européenne. Cette alliance stratégique, bien qu’économiquement sensée et soutenue par la France, a provoqué des réactions mitigées, notamment à Bruxelles et parmi les défenseurs de l’IA européenne.
David s’associe avec Goliath
L’Union européenne, ayant récemment assisté à un lobbying intense de la part de Mistral AI pour influencer la régulation de l’IA, se retrouve désormais face à une réalité inconfortable. Malgré les efforts de la France et de l’Allemagne pour promouvoir une réglementation favorisant l’innovation, le partenariat de Mistral AI avec Microsoft souligne la dominance américaine dans le secteur de l’IA.
Le virage de Mistral AI vers un modèle fermé et son alliance avec Microsoft ont été critiqués comme une trahison des principes européens d’ouverture et de transparence. Cette décision stratégique a également mis en lumière les difficultés de maintenir une souveraineté numérique européenne face à la puissance des géants technologiques américains.
Un double jeu qui passe mal à Bruxelles
Les réactions à Bruxelles et dans les cercles du Parlement européen ont été particulièrement vives, certains appelant à une enquête sur les campagnes d’influence de Mistral AI et ses liens avec Microsoft. Le rôle de Cédric O, ancien secrétaire d’Etat au Numérique et désormais lobbyiste pour Mistral, soulève également des questions.
Le concept d’une IA européenne vole en éclats
Avec ce partenariat, Mistral AI semble renoncer à l’idéal d’une intelligence artificielle européenne indépendante et ouverte, se rapprochant davantage du modèle commercial et fermé qui a propulsé OpenAI à la tête de l’industrie. Cette évolution stratégique, bien que potentiellement bénéfique d’un point de vue économique, remet en question la vision d’une IA européenne basée sur le partage, la sécurité et la transparence.
La fin justifie-t-elle les moyens ?
Malgré les critiques, certains observateurs reconnaissent que le virage de Mistral AI peut être justifié économiquement, offrant à la startup un accès privilégié à un marché mondial et la puissance commerciale d’un géant technologique. Toutefois, ce choix stratégique souligne la difficulté de concilier les ambitions de souveraineté technologique européenne avec les réalités du marché mondial de l’IA.
En conclusion, l’alliance de Mistral AI avec Microsoft, tout en marquant un succès pour la startup française dans la course mondiale à l’intelligence artificielle, pose des questions cruciales sur l’avenir de l’indépendance technologique européenne et le rôle de l’open source dans le développement de l’IA. La France, fière de son nouveau champion mondial de l’IA, se trouve désormais face au défi de maintenir ses principes européens tout en naviguant dans un écosystème dominé par les puissances technologiques américaines.
Publications similaires :
Il n’y a pas d’entrée similaire.